Pourquoi la violence de gauche est-elle plus socialement acceptable?
«Si la violence se drape dans l’anticapitalisme, l’antiracisme, l’antipatriarcat, l’antipollution, etc., elle sera moins condamnée.»
Les émeutes anti-immigration en Grande-Bretagne, qu’on condamne évidemment avec raison, offrent un intéressant point de vue sur le travail des médias.
Mettons un instant ces faits en rapport avec d’autres.
Des conférenciers invités dans des universités sont menacés, et l’événement est annulé.
Ce sont, systématiquement, des conférenciers que l’on classe, à tort ou à raison, comme étant «de droite», «conservateurs», etc.
Pudiquement, les médias diront souvent qu’ils tiennent des propos «controversés», langage codé pour dire qu’ils rejettent la rectitude woke.
Complaisance
Des jeunes, au nom de l’écologie, vandalisent des chefs-d’œuvre dans les musées.
Les manifestations contre la supposée «brutalité policière» tournent inévitablement au pillage de commerces qui n’ont rien à voir avec le motif invoqué.
Dans tous ces cas, le geste violent est perpétré par des gens qui se disent «progressistes», de gauche ou, plus souvent, d’ultragauche.
Connaissez-vous un seul conférencier de gauche «cancellé» par des activistes conservateurs dans une université?
Regardez maintenant comment ces événements sont couverts par les médias.
On en parlera peu ou beaucoup, mais pas longtemps.
On multipliera les variations autour des canevas suivants: «cas isolés», «faut bien que jeunesse se passe», «la méthode est discutable, mais la question soulevée est légitime», etc.
La réaction des autorités sera généralement du même acabit: une amende, des poursuites vite abandonnées, un sermon sur le fait qu’il ne faudra pas recommencer.
Imaginez si ces gestes étaient posés par des gens qui se réclament explicitement de la droite.
Ce ne serait pas davantage justifié, mais la réaction serait infiniment plus stridente.
On hurlerait, comme on le voit d’ailleurs dans les faits, au fascisme, aux chemises brunes, on exigerait des mesures mordantes et immédiates.
Il y a certes des gens violents qui campent à droite, et il faut les combattre et les condamner, mais indéniablement, la violence de gauche s’affiche plus ouvertement, de manière plus décomplexée, et craint moins les conséquences.
On aura beau reconnaître qu’elle n’est pas plus acceptable, il reste qu’elle sera traitée avec infiniment plus de complaisance.
Vous me demanderez: traitée avec plus de complaisance par qui exactement?
Par les autorités, par la majorité des médias et par la majorité des intellectuels.
Pourquoi? Parce que les médias et les intellectuels sont massivement de gauche, et parce que les autorités sont fortement influencées par les deux autres, en plus d’être aux prises avec des problèmes immenses qui accaparent le gros de leur attention.
Pas nouveau
Une agression, une censure, une propriété ou une œuvre saccagée devraient, me semble-t-il, être jugées sur la base objective des faits.
Ce n’est pas du tout le cas: si la violence se drape dans l’anticapitalisme, l’antiracisme, l’antipatriarcat, l’antipollution, etc., elle sera moins condamnée.
Ce n’est pas nouveau. Jadis, les crimes commis par les régimes communistes étaient minimisés, niés, voire justifiés.
La supposée noblesse de la cause nourrissait un terrifiant aveuglement volontaire coupable de mansuétude.
Ça n’a pas vraiment changé.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire