Je choisis un film sur une plateforme et on va m’en proposer des similaires, même si je n’ai rien demandé.
Je fais un achat en ligne et on va me proposer des produits similaires.
Je n’achète rien, je ne fais que fouiner... et on va me proposer des produits pareils.
Partout
Les tentatives d’hameçonnage sont de plus en plus subtiles.
La moindre visite d’un site web laisse une trace qui ne s’effacera jamais, même si vous utilisez la navigation supposément privée.
Tous nos courriels, tous nos appels laissent une trace.
Des jeunes ont désormais du mal à se rendre à un endroit précis sans GPS.
Voyez la sophistication et la lourdeur des contrôles quand vous montez à bord d’un avion.
Évidemment, c’est pour notre sécurité, nous dit-on. Mais il y a un prix qui vient avec.
On peut aussi reproduire notre voix, notre visage, nous faire dire ou faire n’importe quoi.
Vous aurez toutes les misères du monde à établir que ce n’est pas vous. Le mal sera fait.
Il y a des caméras partout, absolument partout, pas seulement dans les endroits indiscutablement dangereux.
La Chine, à l’avant-garde dans le domaine de la surveillance de tout ce qui bouge et respire, a mis au point un mégasystème appelé «système de crédit social».
Comme chaque fait et geste est comptabilisé, chaque citoyen se voit attribuer un score de confiance (de docilité, si vous préférez) auquel seront liés ensuite des droits et des privilèges, comme les achats, les voyages, le choix de l’école de vos enfants, etc.
Or, cette technologie hallucinante a été largement développée par des firmes occidentales.
L’intelligence artificielle donnera des possibilités de surveillance hallucinantes, terrifiantes.
Nos propres comportements contribuent à tisser cette toile d’araignée qui nous emprisonne de plus en plus.
Nous mettons des photos personnelles sur Facebook. Nous confions nos pensées au monde entier.
Je demandais à des jeunes: «Ça ne vous inquiète pas, cet effritement de votre vie privée?»
L’un d’eux a souri tristement: «Monsieur, nous n’avons plus de vie privée.»
Il était résigné, nonchalant, presque indifférent.
Et ce ne sont pas que les jeunes. Beaucoup parmi les plus âgés sont comme anesthésiés.
Cela ne les dérange plus. C’est comme s’ils avaient intériorisé l’inévitabilité de tout cela.
Rien
Nous sommes déjà et serons de plus en plus réduits à de simples données.
Le problème est que ces données ne tombent pas dans un puits sans fond où elles se perdent.
Non, elles sont classées, analysées, archivées par des gens dont vous ne savez rien, absolument rien.
Et nous laissons faire pour notre sécurité, pour notre confort, pour sauver du temps, parce que c’est «tellement plus pratique».
Et il n’y aura pas de retour en arrière.
Vous savez quoi? Je suis content d’avoir l’âge que j’ai.
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