Décodons ce qui vient de se passer.
François Legault estime que les gens doivent savoir pour comprendre et rester confiants.
Il veut donc que les experts dévoilent leurs chiffres.
Les experts, eux, savent que toutes les estimations sont aléatoires parce qu’elles reposent sur des tas de variables qui peuvent, justement... varier.
Mais c’est Legault le chef, et il tranche : il y aura dévoilement.
Dès lors, les experts se protègent en dévoilant le strict minimum.
« Pic »
Essentiellement, on nous a redonné le nombre réel de cas confirmés au Québec jusqu’ici.
Où en sera le Québec dans quelques jours ? Quelque part entre... le pire et le meilleur. C’est tout.
Il est normal que les experts soient réticents à s’avancer davantage, car on touche ici aux limites de la science.
S’avancer trop, c’est entrer dans la spéculation, la futurologie, l’astrologie, appelez ça comme vous voulez.
Dans le peu qui a été dit, on voit cependant se profiler un autre danger, un autre très grand danger. Lequel ?
Le « pic », donc le pire moment, serait atteint le 18 avril, nous dit-on.
Après avoir fait entendre raison aux imbéciles, après des échanges tendus avec nos jeunes ou nos aînés récalcitrants, le confinement est largement en place et semble fonctionner.
Ce « pic » fixé au 18 avril fait penser à celui qui regarde dans son rétroviseur et oublie qu’un dix-huit roues peut se dissimuler dans l’angle mort.
On se dira : « il reste 9 jours à tougher avant le pic », « le 19, le pire sera derrière nous », « le 19, on pourra envisager le retour à la normale ».
J’ai lu une chronique intitulée : « Vivement le pic ! » On imagine comment ce titre, qui n’était pas mal intentionné, pourrait être interprété par des gens excédés.
Le printemps arrive, le soleil aussi, la piscine et le BBQ nous font de l’œil, on s’ennuie de nos amis, et ceux qui n’ont pas mes privilèges étouffent dans leurs petits appartements.
Il y a là un réel risque de relâchement... avec ses funestes conséquences.
Attendons-nous aussi à une énorme pression du monde patronal, qu’on peut comprendre, pour une reprise aussi rapide que possible de l’activité économique.
Le relâchement des mesures les plus strictes dans un pays X ou Y sera invoqué comme argument pour dire : « voyez, eux autres... ».
Dans plusieurs pays d’Europe, après un fléchissement, les cas sont repartis à la hausse.
À Hong Kong, à Singapour, on se prépare pour une deuxième vague.
Ce risque d’un nouvel emballement est d’autant plus réel qu’on peut transmettre le virus sans ressentir de symptômes.
Lentement
Bien des gens ne semblent pas comprendre qu’après le « pic », le nombre total de morts ne cessera pas d’augmenter.
Les morts vont simplement s’empiler moins vite... si ça ne repart pas à la hausse pour cause de relâchement.
Le mort de mai ou de juin sera tout aussi mort.
On nous dit que la réouverture progressive devra se faire en respectant la distanciation physique d’un à deux mètres.
D’accord, mais essayez d’imaginer cela dans des bureaux à cubicules, dans des usines, dans des campus, dans les transports publics.
Hâtons-nous lentement.
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