mardi 5 novembre 2024

Les ignorants de l'Histoire ne peuvent pas toujours comprendre le présent.

 Trump, Harris et la chute de l’empire américain

Quand j’étais jeune, j’étais fasciné par la Rome antique.

J’ai beaucoup, beaucoup lu les grands historiens de cette civilisation.

Si on n’entre pas dans les détails, les causes de la chute de Rome sont assez consensuelles: corruption des élites, montée de pouvoirs concurrents, hyperextension militaire, problèmes financiers, déclin des valeurs traditionnelles, etc.

Signes

Voyez maintenant les États-Unis.

Le parallèle avec la chute de Rome et des autres grands empires de jadis est facile et irrésistible.

Quand la plus grande puissance du monde doit choisir entre un fourbe comme Trump et une personne avec aussi peu de relief que Mme Harris, c’est que ça ne va pas bien du tout.

Dans The Rise and Fall of the Great Powers (1987), le grand historien Paul Kennedy examine les causes de la chute de chacune des puissances ayant dominé le monde depuis 1500.

Ces causes sont multiples, mais une l’emporte sur les autres, dit-il: des déficits à répétition, surtout provoqués par les dépenses militaires requises pour une présence aux quatre coins du monde.

Au cours des 50 dernières années, le gouvernement américain a enregistré seulement quatre surplus, le dernier en 2001.

La dette totale de Washington? Quelque 32 trillions $ US, soit 32 000 milliards.

Emmanuel Todd note aussi que le lourd fardeau économique de devoir maintenir une présence militaire planétaire avait jadis accéléré la chute de l’URSS.

Corruption des élites politiques?

Trump a fait six fois faillite, a été accusé de harcèlement sexuel, agression ou viol 26 fois, fait encore face à des tas d’accusations diverses, et reste le seul président à avoir été reconnu coupable par un tribunal.

Voyez aussi l’âge extraordinairement élevé de la classe politique dirigeante à Washington.

Le parallèle avec la gérontocratie soviétique de l’ère Brejnev est frappant.

Corruption des élites intellectuelles américaines ?

Voyez les ravages sur les campus et, par extension, dans les médias, la fonction publique et l’entreprise privée de ce marxisme culturel qu’est le wokisme.

Dans les classes populaires américaines, l’ignorant avait jadis un peu honte.

Aujourd’hui, il s’en fait une fierté agressive.

Les attaques rageuses contre la raison sont ouvertes et décomplexées.

Les propos de beaucoup de partisans de Trump laissent sans voix.

L’espérance de vie stagne, voire recule pour certaines catégories de la population américaine.

Les écarts de richesse, après s’être rétrécis pendant des décennies, repartent à la hausse.

Risque

Bien sûr, des tas d’auteurs disent que ces parallèles sont amusants, mais ne résistent guère à une analyse fouillée.

Ils notent aussi que le déclin annoncé des États-Unis est un thème constant depuis des décennies, systématiquement démenti par la réalité.

Peut-être, mais il reste que, sous ce leadership américain tant critiqué, la civilisation occidentale des 100 dernières années a été, malgré ses défauts, la plus prospère, la plus libre, la moins violente, la plus éduquée et la plus en santé de l’histoire de l’humanité.

C’est quand on est à risque de perdre quelque chose qu’on en réalise la pleine valeur.

Joseph Facal



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