vendredi 8 novembre 2024

Ce livre que les wokes voudront voir disparaître.

 Pseudoprogressistes et vrais régressifs deviennent des alliés dans ce combat qui dévoile l’étonnante fragilité de gains historiques

J’ai un dilemme et je préfère être franc.

Je viens de terminer le livre de ma collègue Sophie Durocher intitulé Où sont les femmes?

Si je vous dis tout le bien que j’en ai pensé, vous allez me dire: ben, c’est prévisible, c’est votre gang, vous ne planterez pas votre collègue dans votre journal!

Je fais quoi alors? Très simple: je vous dis de le lire et de juger vous-même.

Effacées!

Le livre part d’une réalité qui me semble sans appel: les femmes, qui ont lutté pendant des siècles pour gagner leur droit à la visibilité dans la vie publique, sont de nouveau en voie d’être refoulées, invisibilisées, marginalisées.

Qui mène la charge visant cet effacement public? Un ennemi de l’intérieur et un ennemi de l’extérieur.

L’ennemi extérieur, c’est le dogmatisme religieux, principalement islamiste.

On veut banaliser le hijab, l’abaya et le niqab en retournant contre les sociétés occidentales la rhétorique de la liberté individuelle.

L’homme musulman, lui, s’habillera comme bon lui semble.

L’ennemi intérieur, c’est ce faux progressisme qui, au nom de l’inclusion bienveillante, remplace le mot «femme» par les termes «personne avec un utérus», glorifie les hommes déguisés en femme, permet à des hommes biologiques de voler des médailles sportives à des femmes, ferme les yeux sur des avortements strictement parce que le fœtus est féminin, et congédie la science quand les faits dérangent.

Pseudoprogressistes et vrais régressifs deviennent des alliés dans ce combat qui dévoile l’étonnante fragilité de gains historiques.

On brandit le mot «féminisme», on s’en réclame souvent, mais on bafoue ses principes et on attaque ses conquêtes.

On parvient même à des loufoqueries comme un prétendu «islamo-féminisme», dont on pourrait rire si ses conséquences concrètes n’étaient pas tragiques.

Et puis tant pis, je ne résiste pas à la tentation de vous dire que les constats sont irréfutables, les exemples sont nombreux et parfaitement documentés, l’argumentation est en béton armé, et la prose est cristalline.

Système

Ce livre, qui mérite la plus large diffusion possible, risque de se heurter à deux obstacles.

Le premier est la surabondance.

Il se produit trop de livres pour le petit marché québécois.

Le système des subventions, nécessaire pour que des genres fragiles comme la poésie soient minimalement viables, a pour effet pervers de permettre à des tas de livres sans intérêt de voir le jour.

Difficile d’émerger dans cet encombrement.

Le second pourrait être le silence orchestré par les adversaires idéologiques, logés dans des postes d’influence de l’appareil médiatique.

Quand on n’a pas d’arguments à opposer, on attend qu’une nouveauté en chasse une autre.

Je parie aussi que plusieurs attaqueront l’auteure et non le livre... qu’ils se feront un devoir de ne pas lire.

Je ne sais pas si les essais sont ou pas votre tasse de thé, mais si vous devez n’en lire qu’un cette année, c’est celui-là.

Joseph Facal



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