Spectacle de la fête nationale: notre drapeau oublié par «erreur»
Guy Nantel, candidat à la chefferie du PQ, estime qu’il s’agit d’une erreur «déplorable» et un «symbole fort de comment on enlève une identité à un peuple».
«On a enlevé les discours patriotiques, on a enlevé le nom de la Saint-Jean, et maintenant on enlève le drapeau», a-t-il déploré en entrevue avec Le Journal.
Le bureau de la ministre de la Culture, Nathalie Roy, a salué la qualité artistique et le «caractère rassembleur» du spectacle, mais rappelle que les organisateurs du Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ) sont «subventionnés» et qu’ils ont la responsabilité «de valoriser notre drapeau».
Le ministère de la Culture «déplore le manque de drapeaux du Québec dans le cadre de cette célébration», indique l’attachée de presse Geneviève Gouin, en ajoutant que le MNQ «a reconnu son erreur».
D’autres politiciens ont souligné l’absence du fleurdelisé. Le chef par intérim du PQ, Pascal Bérubé, a publié sur les médias sociaux une animation du drapeau en écrivant: «Je n’ai pas encore vu notre drapeau national dans ce magnifique spectacle alors je vais en placer un ici!»
L’ancienne députée péquiste Elsie Lefebvre a déploré que «nous sommes rendus là, au Québec, faire un spectacle de la fête nationale sans drapeau».
Erreur reconnue
La directrice générale du MNQ, Martine Desjardins, a expliqué sur les médias sociaux qu’il s’agissait d’une «erreur»: normalement, des drapeaux sont donnés à la foule, mais cette année, le spectacle se faisait sans public. Le drapeau a donc été oublié. L’organisation a refusé la demande d’entrevue du Journal.
Le producteur de la prestation musicale, Sylvain Parent-Bédard, s’est expliqué. «Avec la crise [de la] COVID, nous n’avons eu que quelques semaines avec des centaines de variables inhabituelles. Une attention particulière sera portée au prochain spectacle. Le drapeau sera présent», a-t-il indiqué sur Twitter.
Guy Nantel a toutefois une autre analyse. Il croit que cette dépolitisation de la fête nationale est la démonstration d’une victoire «du multiculturalisme sur le nationalisme».
Il souligne que le Canada n’hésite pas à sortir la feuille d’érable le premier juillet.
L’ancienne ministre péquiste Louise Harel, présidente du comité de la fête nationale à Montréal, admet que «c’est avec beaucoup de regrets que j’ai moi-même constaté que le drapeau était absent», a-t-elle dit au Journal.
Elle déplore toutefois les «paroles excessives» et souligne que c’est «une grave erreur de confondre inclusion et multiculturalisme».
Aucun commentaire:
Publier un commentaire