Israël, c’est le contre-pied vivant de toute cette atmosphère défaitiste, déprimée, nihiliste, coupable, anxieuse qui mine les sociétés occidentales.
Les terroristes voulaient la guerre, ils l’ont eue.
Le Hamas savait parfaitement que la riposte israélienne serait massive.
Il a précipité les Gazaouis dans l’enfer en toute connaissance de cause.
Son pari était que le monde arabe se soulèverait. Ce n’est pas arrivé.
L’Égypte et l’Arabie saoudite ont accepté depuis longtemps qu’Israël est là pour rester et veulent une accalmie.
Les Palestiniens, eux, sont plus loin que jamais de leur pays. L’islamisation de leur cause les en a éloignés.
La détestation d’Israël est aussi montée en flèche en Occident.
Miroir
Dans cette détestation, il y a plusieurs dimensions qui s’entremêlent.
Il y a bien sûr des critiques fondées.
Les Palestiniens ont droit à leur État. Netanyahou utilise la guerre pour se maintenir au pouvoir.
Il y a aussi l’increvable antisémitisme.
Mais il y a également quelque chose de nouveau, que je n’arrivais pas à bien cerner jusqu’à ce que je tombe sur un propos récent de l’historien Georges Bensoussan dans Le Figaro.
En Occident, Israël est aussi détesté par beaucoup parce qu’il est, disait-il, un miroir qui leur renvoie l’image de leur lâcheté et de leurs insuffisances morales.
C’est-à-dire?
Israël est une nation forte et fière. En Occident, beaucoup, surtout chez les jeunes, vomissent l’idée même de nation.
Israël assume complètement son identité juive.
Beaucoup en Occident, surtout chez les jeunes, ne trouvent légitime la notion d’identité que pour les minorités sexuelles et les minorités ethnoreligieuses non blanches, donc pas les juifs.
Israël est l’incarnation, certes imparfaite, d’un idéal. Beaucoup chez nous, devenus totalement cyniques, détestent tout idéalisme.
Israël se bat. Beaucoup en Occident ont renoncé à se battre et se couchent devant l’islamisme.
Pour d’autres chez nous, se battre, c’est écrire sur Facebook ou vandaliser un campus.
Israël, menacé par des gens qui veulent le rayer de la carte, se préoccupe forcément de choses essentielles et existentielles: sa sécurité, sa culture, la science, l’éducation.
Israël n’a pas de temps à perdre avec des futilités.
Beaucoup en Occident vivent des vies vides, futiles, sans but, faites de réseaux sociaux niaiseux et de divertissements stupides.
Quand ces gens regardent Israël, ils voient un peuple debout. Eux sont couchés, avachis.
Israël, avec tous ses problèmes, est une minuscule terre désertique, sans pétrole, devenue en quelques décennies une puissance économique, scientifique, technologique, le seul pays du Proche-Orient qui fonctionne.
Dans beaucoup de pays occidentaux, écoles, systèmes de santé et autres services publics vont très mal.
Contre-pied
Israël, c’est le contre-pied vivant de toute cette atmosphère défaitiste, déprimée, nihiliste, coupable, anxieuse qui mine les sociétés occidentales.
Israël, c’est le pays qui donne mauvaise conscience à beaucoup.
Évidemment, ils ne l’admettront pas, et comme Israël mérite sa part de critiques légitimes, ces dernières servent de justification pour s’éviter ces constats.
Quand on n’aime pas l’image que le miroir nous montre, on a envie de casser le miroir.
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