C’est un cadeau. Ne montrez pas la facture!
Lorsqu’il est question de décisions gouvernementales, je suis souvent prompt à poser la question: combien cela va nous coûter? Je me le fais parfois reprocher. Il faut regarder les besoins sociaux, pas seulement penser à l’argent.
Je sais, je sais, malheureusement rien n’est gratuit. Et lorsqu’on désigne un service comme gratuit au gouvernement, c’est une façon trompeuse de dire que la facture (souvent élevée) sera payée par cette moitié de la population qui supporte tout.
J’ai donc été intéressé par cette étude de l’Institut Fraser sur la manière dont les médias présentent au public les nouveaux programmes sociaux. Vous allez comprendre pourquoi. L’organisme a décortiqué la couverture médiatique de la création de trois programmes en trois ans.
Malgré les déficits
Oui, depuis 2021, le Canada s’est doté de trois nouveaux programmes sociaux très larges, très dispendieux et surtout... permanents: les garderies, l’assurance médicaments et l’assurance dentaire. L’alliance entre les libéraux et le NPD a encouragé le gouvernement à sortir son chéquier.
Je trouve personnellement inconcevable qu’un pays dans le trou comme le Canada crée de nouveaux programmes en rafale. Le gouvernement faisait déjà un gigantesque déficit. Cela signifie que les nouveaux milliards injectés dans ces initiatives seront à 100% empruntés. Profitez maintenant, payez plus tard!
L’Institut Fraser a donc analysé comment des grands médias du Canada anglais, surtout CTV et CBC, ont présenté l’annonce de ces programmes. Surprise: le coût des programmes y représentait moins de 4% de la couverture.
Beaucoup d’informations sur les avantages du programme pour les bénéficiaires. Beaucoup d’analyses sur le jeu politique derrière la création des programmes. Mais presque rien sur le coût énorme qu’ils représentent sur le budget du gouvernement.
Chaque année
À quelques exceptions près, on ne fournit jamais d’explications sur le caractère permanent de ces dépenses. Contrairement à une infrastructure qu’on ne paie qu’une seule fois, un programme social est inscrit au budget du pays pour l’éternité. Une fois créés, ces programmes sont quasi impossibles à défaire.
Si on annonce un programme qui coûte cinq milliards la première année, il faut penser que la dépense est inscrite pour tous les budgets futurs. Et les dépenses de programmes augmentent bien plus vite que l’inflation. Donc cette somme de cinq milliards sera devenue six milliards l’an prochain, puis dix avant longtemps.
Les médias, qui aiment pourtant prendre les élus en défaut lorsqu’ils se contredisent, semblent oublier de le faire lorsqu’il s’agit de nouvelles dépenses. Aucun reportage n’a pensé mentionner que la création de ces nouvelles dépenses permanentes majeures n’avait jamais été planifiée dans les documents du ministère des Finances.
Maintenant, c’est au tour du Bloc de réclamer une hausse des pensions de plus de trois milliards par année. Politiquement, ils font bien.
Il semble que personne ne paie un prix politique pour emprunter trop ou dépenser trop. Tant que personne ne vous montre la facture, un cadeau, c’est gratuit.
Mario Dumont
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