Depuis que l’affaire Nolin-Morin a éclaté, j’ai écrit plusieurs chroniques sur le sujet. J’ai reçu un abondant courrier. Des lecteurs m’ont écrit : « Tu prends la défense de Maripier Morin » ou « Tu es une fan de Maripier Morin ».
J’ai même lu : « Tu es secrètement amoureuse de Maripier Morin ». Heu... non. Je ne suis amoureuse que d’un principe.
LE CODE MORIN
Je ne prends pas la défense de Maripier Morin, je défends la présomption d’innocence. Je ne suis pas fan de Maripier Morin, je suis fan du droit à un procès juste et équitable.
Et je suis fan d’un autre principe : la sentence doit être appropriée à la faute commise. C’est pour ça que notre système de justice ne punit pas de la même façon une voie de fait simple et une voie de fait grave. Un meurtre au premier ou au deuxième degré.
Parmi les courriels reçus, j’ai aussi lu : « Le système de justice ne fonctionne pas. C’est pour ça que les médias sociaux sont plus efficaces ».
J’ai deux mots à répondre à ça : Nathalie Simard.
Rappelez-vous que le 20 décembre 2004, le producteur et impresario Guy Cloutier a été condamné à trois ans et demi de prison par le juge Robert Sansfaçon, au Palais de justice de Montréal.
Voici un rappel des faits, tiré du site de Radio-Canada, pour vous rafraîchir la mémoire. « Auparavant, le 17 novembre, à l’ouverture de son enquête préliminaire, Guy Cloutier avait stupéfié le Québec en se reconnaissant coupable d’avoir agressé sexuellement deux enfants pendant de nombreuses années.
La chanteuse, qui a été agressée pendant sept ans, n’avait que 11 ans au moment des premières agressions.
L’autre victime, qui ne souhaite toujours pas être identifiée, aurait été agressée par le gérant d’artistes sur une période de six ans à partir de l’âge de 12 ans. »
Ces jours-ci, on entend beaucoup certains politiciens, et même notre premier ministre, parler du « courage » des dénonciations anonymes sur les médias sociaux.
Pour moi, le vrai « courage » c’est celui qu’a démontré Nathalie Simard quand elle a contacté la police pour dénoncer un des hommes les plus puissants du showbiz québécois, en février 2004.
Et vous savez ce qui est le plus ironique dans tout ça ? Le réseau social Facebook, berceau de toutes les dénonciations anonymes d’aujourd’hui a vu le jour (je vous le donne en mille)... en février 2004.
RAGOTS, COMMÉRAGES
Vous voulez un potin ? Une des femmes qui a dénoncé la culture du viol dans le milieu de l’humour est maintenant elle-même visée par une accusation (anonyme) de viol.
La page de « safe space » qu’elle avait elle-même cofondée l’a évincée... sans avoir aucune preuve.
Il y a quand même là une certaine ironie.
Vous avez entendu parler de la page Facebook « Dis son Nom », qui publie sa fameuse « Liste des agresseurs » ?
Saviez-vous que les créateurs de cette page vendent maintenant des masques pour se protéger contre la COVID-19 ?
Pour quinze dollars, vous obtenez un beau masque noir avec les mots « #brisonslesilence » brodés en blanc.
La délation est maintenant devenue une petite « business ». Ça va bien aller.
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