jeudi 23 juillet 2020

Justin: la chute d’une idole? par Richard Martineau

À la fin du film policier Masques, que Claude Chabrol a tourné en 1987, un animateur de télévision reconnu pour sa compassion et sa grande générosité (Philippe Noiret, truculent comme jamais) avoue, en direct à la télé, qu’il est en fait une crapule sans foi ni loi.

Fixant la caméra, il dit au public (pendant que des policiers font irruption dans le studio pour l’arrêter) :

« Vous, il suffit qu’on vous fasse croire qu’il y a du cœur quelque part pour vous faire tout gober ! »

En d’autres mots : « C’est tellement facile de vous enfirouaper, il suffit de faire semblant d’avoir le cœur sur la main, et vous perdez tout sens critique... »

LE ROI DES PLATITUDES

C’est ce que fait Justin Trudeau depuis des années.

Il pleure. Il s’excuse. Il demande pardon. Il rend hommage aux femmes. Aux Premières Nations. Il prononce des discours mielleux sur le vivre-ensemble, les licornes, les arcs-en-ciel, les petits lapins...

Et les gens (surtout les jeunes) le regardent en fondant.

« Hon, il est tellement gentil, tellement bon, tellement compassionnel ! »

Notre PM dit aux Canadiens ce qu’ils veulent entendre, les flatte dans le sens du poil et leur renvoie une image d’eux-mêmes qui les réconforte dans ces temps froids et durs...

Avez-vous déjà entendu Justin Trudeau dire quelque chose ? Vraiment dire quelque chose ? Ou répondre concrètement à une question ?

Jamais.

Il aligne des phrases creuses. Comme si ses discours étaient écrits par les gens qui rédigent les cartes de souhaits Hallmark.

« Aujourd’hui est le premier jour du reste de votre vie », « Après la pluie, le beau temps », « Tout vient à point à qui sait attendre »...

Des platitudes qui ne veulent strictement rien dire. 

Vous vous rappelez le film Being There, avec Peter Sellers ? Le jardinier idiot qui devient une figure politique adorée du grand public ?

Il dit des niaiseries sur les plantes et la température, et les gens croient qu’il s’agit de métaphores brillantes sur l’état du monde.

Alors que... ce ne sont que des niaiseries sur les plantes et la température !

Chabrol avait raison : il suffit qu’on nous fasse croire qu’il y a du cœur quelque part pour nous faire tout gober...

UN DISCOURS HYPOCRITE

Je parle beaucoup du scandale de WE, et je vais continuer à le faire.

Car pour moi, cette histoire est parfaitement représentative du style de Justin Trudeau.

Sur la scène, une idée dégoulinante de bonnes intentions impliquant un organisme caritatif (le gouvernement va payer des jeunes bénévoles pour qu’ils prennent soin des déshérités, snif snif, sortez les Kleenex).

Dans les coulisses, une histoire pas très nette qui a toutes les apparences d’une super grosse magouille. 

L’hypocrisie dans toute sa splendeur. 

C’est ainsi qu’on a appris que le ministre des Finances Bill Morneau s’est fait payer deux voyages familiaux (d’une valeur de 41 000 $) par WE.

Et que WE aurait transmis des données personnelles de jeunes et d’enfants au Parti libéral du Canada à des fins électorales !

Ce qui nous amène à la question quiz du jour : ça va prendre quoi pour que les Canadiens allument et se rendent compte que leur idole exhibe son « cœur » pour nous faire « gober n’importe quoi » ?


Un chum c't'un chum

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