TRUDEAU FILS, TRUDEAU PÈRE ET JOHN A. MACDONALD : DEUX POIDS DEUX MESURES
Mercredi le premier ministre Justin Trudeau a été questionné en chambre (par le bloquiste Stéphane Bergeron) sur les révélations des archives américaines rapportées par la CBC. Il s’avère que son père a demandé à Paul Desmarais en 1976 de déménager des emplois hors du Québec afin de nuire au nouveau gouvernement péquiste. « Je ne vais pas commencer aujourd’hui un débat historique avec le député du Bloc québécois », a répondu Trudeau, suivant une dépêche de la Presse Canadienne. Notre premier ministre a ajouté qu’il avait d’autres chats à fouetter en invoquant la crise de la covid.
Sa réaction est aux antipodes de celle qu’il a eue lors du déboulonnement de la statue de John A. Macdonald à Montréal l’été dernier. D’abord, il avait commenté cet acte de vandalisme (qu’il a condamné) en prenant tout le temps nécessaire de discuter de l’histoire du Canada et de ses anciens premiers ministres. Le bilan de John A. Macdonald, disait alors Trudeau, devait être scruté avec un œil critique. Sans le dire, il faisait référence à la façon dont les fédéraux avaient traité les autochtones sous l’ancien chef conservateur. Il avait pris la peine d’ajouter qu’il était important de se questionner collectivement sur notre histoire, sur les décisions de nos anciens premiers ministres, incluant son père. Curieusement, le fait à l’époque que nous étions en pleine pandémie n’avait pas empêché le chef des fédéraux de s’épancher longuement sur cette affaire.
En somme, quand il s’agit de discuter du fait que les autochtones ont été maltraités au XIXe siècle par Macdonald, il s’exprime volontiers et invite les Canadiens à s’intéresser à la question. Désormais cependant, quand il s’agit de voir comment les Québécois ont été traités il y a une quarantaine d’années par le gouvernement de son père, il ne faut plus s’intéresser à l’histoire. Contrairement aux injustices subies par d’autres groupes, celles subies par la nation québécoise ne doivent surtout pas être rappelées et encore moins faire l’objet d’excuses. Une fois de plus, c’est deux poids deux mesures.
Frédéric Bastien
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