La religion, c'est cool!
Je ne sais pas si ce sont les légendes de Noêl ou les prophéties d'apocalypse qui flottent dans l'air, mais la religiosité est de retour en force dans les milieux songés. Et ça m'énerve pas à peu près. Il y a même une sœur qui a resorti sa capine dans une émission très en vue!
Les gens seraient-ils si éparpillés et enterrés dans leur consommation effrénée qu'ils doivent chercher un sens à leur vide ailleurs, en haut, en dehors plutôt qu'en dedans : c'est classique : l'aliénation religieuse, l'opium du peuple.
Toutes les religions, n'importe laquelle, elles sont toutes cool tout d'un coup.
L'Islam c'est cool, même si ça prône la soumission des femmes, même si ça encourage la guerre sainte, même si ça emprisonne les homosexuels, si ça lapide les femmes infidèles et excise les fillettes...
Le christianisme c'est cool, même si ça interdit aux femmes l'accès aux ordres, même si ça condamne l'avortement, la contraception, la masturbation, l'homosexualité, le divorce, même si son clergé célibataire pratique impunément la pédophilie sur une grande échelle...
Les Sikhs, ils sont cool, même s'ils croient aux vertus magiques de leurs cheveux, de leurs turbans, de leurs bracelets, de leur kirpan, même s'ils sont des fondamentalistes religieux et politiques, des guerriers redoutables.
Les religions, il paraît que ça aide les gens à vivre : il faut les respecter, même à l'école, avec leurs croyances et leurs rituels qui défient toute science et toute morale éclairée. Il faut respecter tous ces récits fantaisistes de vierge qui conçoit miraculeusement un enfant prédestiné sans l'intervention de l'homme, de prophète qui fait des miracles, ressuscite et est emporté directement au ciel en char de feu, de virginité, de célibat, de femmes voilées et de sexualité refoulée.
Au pire, il faudrait développer une spiritualité...mais personne à date n'a pu dire ce qu'il y a dans une spiritualité qui ne soit pas tout simplement la capacité d'un être humain normal de réfléchir sur soi, sa vie et le monde. La ligne qui sépare la spiritualité de la mièvrerie ou du délire mystique n'est pas toujours évidente en tous cas.
Je veux bien qu'on s'inspire des grands mythes et rituels religieux d'un époque pré-scientifique, qui sont souvent des paraboles magnifiques sur le sens de la vie. Mais la religion, la foi, non, merci pour moi, merci pour la société civile dans laquelle je vis. Je n'en ressens aucun besoin. Je n'y vois qu'un dérapage mental, un signe de naufrage psychologique, un échappatoire pour esprits trop fragiles ou trop paresseux. Gardez-nous ça dans la sphère privée, svp.
Ma vie, mes amours, mes solidarités, mes engagement, mon rapport à la Nature et à l'Univers suffisent à me nourrir l'esprit et le cœur, à justifier mon existence, et ma raison suffit à diriger mes actions. Quant aux questions qui restent sans réponse, parce que l'univers se tait sur ses origines et sur ses fins ultimes, les réponses que nous donnent les religions sont de pures affabulations sans fondement : aussi bien s'en tenir au Mystère auquel elles réfèrent et qui nous englobe. La Nature, l'Univers qui nous entourent contiennent toutes les réponses. Mes treize ans en religion et la Révolution tranquille m'auront au moins appris ça.
Note : je sais que ces propos vont provoquer un tollé de protestations : voyez-y une preuve de ce que j'avance. Et ne me dites pas que je confonds la foi, la religion et les églises: je vous défie de les séparer: c'est une vision du monde.
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